Il n’est pas rare de confondre entre elles les notions de sexe, de sexualité et de genre.
Souvent utilisés à la place de l’autre, ce sont pourtant trois concepts bien distincts.
QUAND ON PARLE DE SEXE, ON PARLE DE QUOI ?
Ici, sexe fait référence au corps sexué et à tous les marqueurs sexuels phénotypiques (=qui sont observables) qui le composent tels que les gonades, les chromosomes, les organes génitaux (interne et externe), les caractéristiques sexuelles secondaires (qui se développent lors de la puberté).
Si les parents le souhaitent, lors de la seconde échographie, ou lors de la naissance du bébé, lae médecin va présumer de son genre en fonction de ses organes génitaux externes
uniquement.
Un pénis : « c’est un garçon ! », une vulve : « c’est une fille ! ».
Mais c’est un abus de langage. On devrait plutôt dire :
« votre enfant a un pénis ! » ou «votre enfant a une vulve ! »
Cette reformulation, tout aussi réductrice, aurait au moins le mérite de :
• ne pas entretenir la croyance que pénis = garçon et que vulve = fille
• ne pas présumer du genre du bébé qui n’a pas encore eu le temps d’en
faire l’expérience.
Le rapport au corps dans sa globalité, tout comme celui au genre est socialement construit. Ainsi, rappelons-nous que le sexe ne fait pas le genre.
Je répète pour celleux du fond : LE SEXE NE FAIT PAS LE GENRE.
À la naissance d’un.e enfant, il est nécessaire d’aller l’inscrire à l’état civil et d’y indiquer son sexe qui, selon la société binaire, déterminera son genre et induira, la plupart du temps, la manière dont iel sera élevé.é.
GENRE ET SEXE, C'EST PAREIL OU PAS ?
Les différences entre les sexes (et donc les genres) ne sont en rien le fruit d’un déterminisme biologique mais bien d’une construction sociale. Le genre est donc un processus relationnel qui implique, de fait, des rapports de pouvoir. Il est acquis lors du processus de socialisation genrée qui nous apprend les comportements socialement attendus, sous-entendu acceptables, des hommes et des femmes et des rapports hiérarchiques entre elleux afin de maintenir l’ordre social normatif et binaire.
L’identité de genre est le genre auquel une personne s’identifie.
Et si la plupart des gens sont en accord avec le genre qui leur a été assigné à la naissance, ce n’est pas le cas de tout le monde.
On parle alors de personne transgenre binaire ou non-binaire.
EXPRESSION DE GENRE = IDENTITÉ DE GENRE ?
L’expression de genre définit la manière dont une personne va présenter son genre au monde selon certains codes sociaux et culturels habituellement décrits comme masculin, féminin ou neutre tels que le style vestimentaire et capillaire ou encore le langage corporel.
Il n’y a pas d’essence de la masculinité, ni d’essence de la féminité.
Le genre tout comme les codes sociaux qui s’y rattachent sont des constructions sociales. De ce fait, ce qui est dit masculin et ce qui est dit féminin ne relève pas du naturel. Les codes masculins et féminins ont d’ailleurs grandement évolués avec le temps. Par exemple, les jupes et les cheveux longs n’ont pas toujours été signes de féminité.
Pour autant, l’expression de genre n’est pas nécessairement en corrélation avec l’identité de genre. Ainsi, il est important de se rappeler que :
• Les hommes (cis ou trans) ne vous doivent pas la virilité.
• Les femmes (cis ou trans) ne vous doivent pas la féminité.
• Les personnes non-binaires ne vous doivent pas l’androgynie.
Le saviez-vous ? Ce qui est dit neutre est en réalité perçu comme masculin.
ET LA SEXUALITÉ DANS TOUT ÇA
L’identité de genre n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle.
Être homme (cis ou trans), femme (cis ou trans) ou non-binaire n’a aucun rapport avec la manière dont un.e individu.e va vivre ses relations affectives et sexuelles. Ces deux notions n’ont aucune influence l’une sur l’autre et ne sont, en aucun cas, liées.
Il est également important de faire le distinguo entre l’attirance sexuelle et l’attirance romantique, qui ne sont pas forcément les mêmes.
L’attirance romantique est le désir d’avoir une relation romantique avec une personne. L’attirance sexuelle est le désir d’avoir une relation sexuelle avec un.e individu.e.
Exemple :
- une femme peut-être attirée sexuellement par des individu.e.s de genre
divers (homme/femme/non-binaire) mais n’envisager des relations
romantiques/affectives qu’avec d’autres femmes.
- un homme peut envisager des relations romantiques/affectives avec
des femmes uniquement mais relationner sexuellement avec des
hommes aussi.
Le saviez-vous ? Une relation sexuelle et/ou affective incluant au moins une personne non-binaire est dite diamorique.
EN RÉSUMÉ...
La sexualité et le genre sont à envisager comme des continuums, des spectres, et non comme des faits fixes dictés par la nature.
Ce ne sont pas des notions immuables et binaires mais bien contextuelles influencées par l’environnement dans lequel un.e individu.e a grandit et dans lequel iel évolue aujourd’hui.
Le sexe, l’identité et l’expression de genre, ainsi que les attirances sexuelles et romantiques sont des notions indépendantes les unes des autres et n'ont pas forcément de liens entre elles. Ainsi :
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